Bruschetta à la tomate

Bruschetta à la tomate
Bruschetta à la tomate
La bruschetta (qui se prononce brusketta) est un de mes antipasti italiens préférés, d’une frugalité incroyable (du pain assaisonné !), aux lointaines origines, elle m’accompagne toujours surtout quand je suis en Italie. 
Aujourd’hui j’avais envie de vous parler d’elle et de ses origines, ce n’est pas vraiment une recette mais un délice et un beau souvenir italien.
Ici vous avez celle à la tomate la plus répandue et appréciée mais sachez qu’à l’origine la bruschetta est blanche, sans rien.
Chaque fois que je vais en trattoria, au milieu du bois, des nappes à carreaux, des odeurs de cuisine maison, pour nous faire patienter arrive cette bruschetta chaude dévorée en un instant et grandement appréciée. Les choses si simples qui nous donnent le sourire.

La bruschetta ancestrale est composée de trois ingrédients : du pain de campagne un peu rassis, de l’huile d’olive et de l’ail (et du sel). C’est tout (d’ailleurs on n’avait pas encore découvert la tomate).

Sur ses origines régionales, des débats perdurent. Toutefois compte tenu du nom et du genre, son berceau est le centre de l’Italie et plus particulièrement le Latium… et la Toscane sous un autre nom, le fettunta. En effet, le mot bruscare en romain signifie grillé et on parle de pane bruscato.
Apparemment on a trouvé des traces de cet en-cas chez les Étrusques.
Ainsi que vous pouvez l’imaginer, c’est un ‘concept’  tout simple qui existe aussi dans d’autres pays sous des formes pareilles (il suffit de penser au pan con tomate espagnol) ou un peu différentes. Comme il arrive souvent avec des préparations si simples avec ce qu’on a sous la main.
Vous avez d’ailleurs sur le même principe la fameuse fresella.
Un plat pauvre, de campagne, né pour recycler du pain rassis et le rendre goûteux avec des ingrédients de la terre et locaux comme l’ail et l’huile et ensuite, beaucoup plus tard, la tomate. 
La bruschetta faisait souvent office de repas chez les paysans pendant les récoltes d’été ou les vendanges. Et notamment en Campanie pendant la récolte des tomates on faisait griller sur place le pain et on y écrasait dessus des tomates tout justes cueillies et gorgées de soleil (et sans huile). Habitudes semblables dans les Pouilles et en Calabre.
Ce n’est que par la suite que la bruschetta est devenue un antipasto (entrée) à part entière, dans toute l’Italie, avant les repas pantagruéliques ou pas. On en déguste même avant la pizza.
Et sur ce principe plein de bruschette sont nées avec ce qu’on veut dessus.
Sur le type de tomates, en principe et à l’origine il s’agit de tomates grandes et concassées. La “mode “des tomates cerise (en Italie aussi et c’est si bon !) est née il y a une vingtaine d’années, avant ce type de tomates était peu répandue. Donc sentez-vous libre d’y mettre les tomates que vous aimez pourvu qu’elles soient bonnes et un peu juteuses pour imprégner ce délicieux pain à l’huile. 
Dernière note : elle est différente des crostini qui eux sont garnis richement puis chauffés. Sensations et goûts différents.
Et voilà et maintenant à vos grils, la bruschetta sera toujours votre amie !
Bruschetta
Bruschetta
Bruschetta simple ou à la tomate (pour 4 personnes)
Préparation : 10 min
Cuisson : 5 min
  • 4 belles tranches de pain de campagne, coupées en deux, dans l’idéal un peu rassis
  • 300 g de tomates environ (facultatif) mûres et goûteuses : grappe, allongées, cerise… (facultatif)
  • 1 à 2 petites gousses d’ail coupées en deux dans le sens de la longueur
  • huile d’olive vierge extra
  • sel (et poivre, si on aime et pas obligatoire, je préfère sans)
1. Laver et couper les tomates en petits dés ou les tomates cerise en deux.
2. Préchauffer le four à 200°C (chaleur tournante ou version gril). Poser le pain sur le gril et faire griller de deux côté quelques minutes (vérifier, cela dépend du pain et du four). Il faut que le pain soit grillé et doré côté mie (mais attention à ne pas trop le sécher). On peut utiliser le barbecue, c’est encore mieux et plus rapide.
3. Poser les tranches sur une grande assiette, les frotter avec l’ail, puis arroser d’huile, saler et poser dessus les tomates (ou pas).
Servir de suite encore chaud.
Conseils :
Conservation : bon, bien sûr ici le but n’est pas de conserver mais pour vous organiser vous pouvez griller le pain un peu à l’avance et le réchauffer juste avant de servir. Vous pouvez aussi préparer les tomates une heure à l’avance mais dans ce cas il faudra les assaisonner avec de l’huile.
Base ancestrale : ainsi qu’indiqué, la base de la bruschetta est du pain un peu rassis, grillé, frotté avec de l’ail (pour lui donner du goût) avec un filet d’huile d’olive et du sel. C’est tout. 
Variantes et évolutions : à partir de cette base, on a ajouté des tomates (surtout dans les zones productrice et après la découverte des Amériques, comme la Campanie ou les Pouilles), des fois on ne mettait même pas d’huile. Le poivre aussi a été ajouté. On peut assaisonner les tomates avec du basilic ou de l’origan. Et surtout aujourd’hui dans le versions contemporaines la bruschetta est du pain grillé avec de l’huile auquel on peut ajouter ce qu’on veut : légumes grillés, fromage, charcuterie…
Ail : il fait partie de la “recette” originale mais désormais on le sers souvent à côté (même chez moi) ainsi chacun est libre d’y frotter le pain (ou pas) et puis d’y ajouter des tomates (ou pas).

17 réflexions au sujet de “Bruschetta à la tomate”

  1. Merci Edda pour ces précisions historiques (j'adore) !
    En Vendée, il existe également ce type de tradition. Il s'appelle le Préfou.
    C'est du pain frotté à l'ail.
    Le WE, dans les boulangeries vendéennes ça hume l'ail à plein nez !!!
    C'était le premier de la fournée du Boulanger (pré four)

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  2. délicieux avec un petit rosé de Provence. c'est l'été il faut profiter de ces délicieuses tomates. j'ai fait beaucoup de bruschettas cet été avec des variantes de fromages ou légèmes, c'est frais et agréable. J'ai testé les boulettes de viandes avec olives et aubergines, Merci Edda, un pur bonheur de saveurs avec les herbes et d'un grand moelleux.

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  3. Bonjour Edda, cette recette me donne le sourire et me fait voyager, en quelques secondes en Toscane. Avant d 'y aller je ne comprennait pas l'interet de manger des 'tartines' avant le repas. Puis un voyage en famille m'a fait découvrir cette capacité incroyable des italiens de transformer quelques ingrédiens très simples ( mais tous de qualité !) en de délicieux plats. Résultat, dès que j'ai un peu de pain en trop, hop, je fais des bruschetta, les enfants se régalent, et tout le monde reve de retourner en italie…Merci de toutes les explications que tu rajoutes à chaque fois. Ca aussi donne une saveur paarticulière à chaque plat.

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  4. Bonjour Edda,

    Merci pour ce joli partage. Les bruschette sont aussi un souvenir gustatif pour moi. Les origines italiennes de ma famille paternelle les ont conduit à immigrer en Lorraine. Du coup, mon village natal et les alentours étaient une Italie miniature. Beaucoup de restaurants proposaient donc des bruschette à l'apéritif. Rien que d'y penser et voilà que surgissent l'odeur du pain grillé, le goût de la tomate fraîche et de l'ail. Aujourd'hui, je ne peux plus vraiment en manger, étant intolérante au gluten (et le pain sans gluten n'a vraiment pas le même charme que le "vrai" pain). Encore merci pour votre bel article et toutes vos explications qui ensoleillent nos quotidiens (et, ici, on en a bien besoin en ce moment!)

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  5. Merci pour cette délicieuse recette. Un vrai partage gustatif. J'ai hâte d'essayer. J'ai testé le gratin d'aubergine et les grissins pour l'apéritif,effectivement tout est parti.Merci beaucoup

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  6. A titre personnel, la bruschetta de tomate-basilic fait mon petit-déjeuner ces derniers temps. Doux souvenir d’un réveil dans la maisonnette d’un certain Giuseppe qui nous avait sauvés d’une nuit sur le pavé à Matera 🙂

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